Concilier la PMA et le boulot...
Très très difficile de faire les 2 en même temps… beaucoup de femmes arrêtent de travailler pendant les traitements… autant vous dire tout de suite, financièrement je ne pourrais pas arrêter de bosser. Déjà ça c’est réglé.
Le travail… c’est certainement ce qui me stresse le plus dans ce parcours ! Ça m’angoisse même beaucoup… quand je vois tout ce que je vais devoir gérer en même temps, je me dis qu’il faut être un peu wonderwoman pour y arriver… et malgré ma détermination sans faille, j’ai bien peur de craquer assez souvent…
Je vous fait le topo :
Au début du traitement, piqures tous les jours à heures fixes, souvent le soir (quand on bosse je présume).
Donc si c’est 19h et que je suis dans les embouteillages-> bande d’arrêt d’urgence…
si je suis encore au bureau-> toilettes…
Si je suis en rdv extérieur avec mon boss -> là faut trouver une idée ! lol !
Vers le milieu du traitement, c’est possible aussi d’avoir 2 piqures par jour, une le matin et une le soir, à heures fixes of course !!! Les piqures peuvent durer 20, 30, 40, 50 jours ou plus !… tout dépend de la réaction de notre corps au traitement.
Justement pour vérifer la réaction de notre corps aux piqures, tous les 2 jours : prises de sang et échographie pelvienne (pas celle qu'on fait sur le ventre ! mais intra-vaginale)... le matin avant le boulot ! Difficile de se lever 3 heures avant de bosser... surtout pour moi ;-)
Donc direction le CHU entre 7h à 8h30 je crois (c’est leur plage horaire réservée) pour 6h (voir le post "les horaires de mon centre PMA). Mais pas de rdv, faut juste arriver super tôt pour repartir le plus tôt possible et essayer d’arriver au boulot à l’heure (moi je bosse tôt, dommage). Comme c'est en plein dans les embouteillages du matin, je peux esperer partir de la maison à 6h15 5h30 et arriver au boulot vachement en retard...
En plus je crois qu’on prend un petit numéro comme au rayon poissonnerie d’Auchan… J’imagine déjà les bastons de femmes complètement à bout pour avoir un numéro !
Justement quand on arrive au boulot, faut bosser. Ouais pas si facile que ça quand on vient de se piquer le ventre, qu’on est levé depuis 5 h du mat, qu’on a les avant-bras d’une junky, et qu’on vient encore de descendre sa culotte devant des inconnus… et ça tous les 2 jours.
Bon je vous passe les détails des humeurs changeantes à cause des hormones (oui ce sont de fortes doses d’hormones qu’on s’injecte tous les jours)… et les pauvres collègues qui se retrouvent face à une hystéro-depresso-maniaco-psychopathe !!!
Et pour finir le must du must, quand le corps arrive enfin au stade désiré, on nous informe que 2 jours plus tard on rentre à l’hosto pour la ponction… Certains médecins nous mettent en arrêt jusqu’au transfert d’embryons (donc 1 semaine d'arret) et d’autres jusqu’à la prise de sang finale (qui annonce ou pas une grossesse) et dans ce cas, on peut être en arrêt pendant 15 jours !
Donc chaque jour, il faut planifier son job pour ne pas laisser ses collègues se taper tout le boulot qd on partira en arrêt presque du jour au lendemain... et faut savoir expliquer à son boss pourquoi on est arreté 1 semaine ou 15 jours du jour au lendemain !
Bon juste pour en rajouter une couche, les hormones font vachement gonfler… donc on risque d’avoir le droit aux « félicitations » des collègues qui pensent qu’on est enceinte… forcement on a un ventre de femme enceinte de 3/4/6 mois ;-)
Et le final !!! tin tin ! Lorsqu’on revient au boulot après cet arrêt, on est soit enceinte, soit pas enceinte ; beaucoup beaucoup plus difficile dans le 2ème cas…
Résultat, pour éviter tout ce stress, le mieux est d’en parler à son boss… Moi je suis certaine que je le ferai… pour les collègues je ne sais pas encore… on verra.
Voilà à quoi je m’attends depuis des mois… bon j’ai vraiment eu très peur les premiers temps, mais aujourd’hui ça va mieux. Le fait d’être au courant me permet de mieux m’y préparer et de trouver des parades. En plus j’ai la chance d’être assez proche du CHU (certaines femmes vivant à la campagne font des centaines de kilomètres pour aller à l’hôpital).
Pour vous donner une idée des délais : en général, à l'hopital, si tout va bien (cad que si le corps réagit bien au traitement et qu'il n'y a pas de complications), on peut esperer faire les 4 FIV (remboursés par la Sécu) en 2 ans. Donc 2 années de galère avec le boulot.
Autant vous dire que celles qui voulaient faire carrière auront un choix à faire : bébé ou job.
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